Pour ou contre les réseaux sociaux  devient une des questions centrales qui se posent aux parents. Ceux-ci sont et vont être confrontés à un dilemme permanent : est-ce bon ou néfaste pour mes enfants ?  Etre pour ou contre les réseaux sociaux chez les jeunes ne se résume donc pas à une simple question d’éducation. Ce qui prévaut, c’est l’analyse détaillée et argumentée d’un changement de cadre de notre civilisation.

Un outil de socialisation

Il s’avère difficile d’avoir un avis tranché pour ou contre les réseaux sociaux chez les jeunes dans la mesure où ils sont un outil de socialisation. En effet, interdire à son adolescent d’être sur les réseaux sociaux c’est le stigmatiser vis à vis de ses pairs. Les jeunes ont l’habitude  de  partager leurs photos, images, émotions en temps réel. Ne pas être sur facebook, Instagram, ou Snapchat c’est comme pour un adulte ne pas être invité par son meilleur ami à son anniversaire !  Les adolescents ont une phobie du regard des autres et encore plus de l’exclusion ! Ainsi c’est ce que les amis et copains leur renvoient qui vont les aider à se construire.  Les réseaux sociaux participent à cette construction car ils prolongent les relations sociales qui existent hors de la cellule familiale.

Un espace de liberté et d’autonomie

  Pour ou contre les réseaux sociaux chez les jeunes, lorsque l’on sait qu’ils en deviennent rapidement dépendant, met en jeu la responsabilité des parents lors de l’achat d’un premier smartphone. En effet l’acquisition d’un smartphone pour le jeune se fait généralement à l’entrée au collège. Cela permet pour les parents de maintenir le lien avec son enfant où qu’il soit, certains sociologues parlent de « cordon numérique ». Pour le jeune , son premier smartphone renforce son identité vis-à-vis de ses pairs et lui ouvre la porte de l’adolescence. Non seulement il quitte la « petite école » mais il détient le même outil que ses camarades et lycéens !  Alors s’entrouvent à lui un espace de liberté et d’autonomie loin du regard parental. Toutefois ceux- ci sont à même d’entrer dans sa vie jour et nuit, où qu’il soit….

Les réseaux sociaux et le sentiment d’exister

Selon une étude allemande, une zone de notre cerveau est activée lors de la consultation des réseaux sociaux. Celle-ci joue un rôle dans le système de récompense, de même que pour les addictions (nourriture, jeu, sexe…). Ainsi les jeunes, plus que les adultes, consultent les réseaux sociaux de manière compulsive sans même en avoir conscience. Ce comportement réflexe est alimenté par le besoin de reconnaissance propre à chaque être humain. Ainsi il est difficile pour un jeune de résister à un Snap, un Tweet, à un nouveau follower ou lorsque quelqu’un aime sa photo sur Instagram. En conséquence chaque notification positive active le cerveau qui relâche de la dopamine, l’hormone de plaisir. A l’inverse, si le jeune n’a pas de like, cela l’affecte comme un révélateur de son indice de popularité, telle une condamnation publique. Cela peut être source de stress et nourrir un sentiment de solitude, de baisse d’estime de soi.

 Pour ou contre les réseaux sociaux : le rôle des parents

La plupart des parents sont conscients du problème d’addiction des jeunes aux réseaux sociaux et les dangers de leur utilisation. Comment leur  en limiter l’usage quand on en est soit même dépendants ?  Qui n’a pas en tête les images de réunions de travail où chacun tout à tour ne peut s’empêcher de consulter son smartphone ? Il en va de même dans beaucoup de lieux de vie où les adultes sont sans cesse eux-même connectés. Le rôle des parents vis à vis de leur adolescent réside d’une part dans l’importance de maintenir une bonne communication avec lui, ce qui n’est pas toujours aisé à cet âge. En effet le jeune doit pouvoir faire part de ce qui a pu l’inquiéter sur les réseaux sociaux afin que les parents interviennent ou le soutiennent. D’autre part si les parents estiment que leur enfant doit limiter l’usage du smartphone, ils doivent avoir le courage de le frustrer , de subir ses silences ou sa colère, ce qui difficile pour bon nombre de parents pour lesquels la famille est une valeur refuge.